J’ai toujours eu le sentiment d’appartenir à l’Ouest, cet Ouest celtique, ces territoires de fin de terres. Terres façonnées par les forces élémentaires, fractures des roches, rudesse des sols, côtes découpées, mers et vents difficiles. Les raisons qui me rattachent à la Bretagne où je vis sont profondes, terres et mers natales, mais aussi terres et mers de mes aînés. Cette précision est surtout un concept poétique, une concordance intime avec cet environnement, la qualité de la lumière, la patine des paysages et des littoraux, les saisons marquées… Ce monde dont je me sens très proche ressemble à un univers spirituel qui ne cesse de nourrir mon imaginaire. Dans ma mémoire, je garde le souvenir de ciels changeants aux traînées d’ombre et de soufre sur l’horizon, l’odeur des landes, du genêt des fossés, le parfum de la dune. Face à l’océan et un peu face à soi même au finisterre du continent, comme dans un sanctuaire originel. Mon regard se pose sur les berges courbes d’une crique ou dans l’horizontalité d’un traict, tous ces recoins m’intriguent. Ce sont là mes terres exotiques.
Rives et jardins
Entre la rive et le jardin,
l’œil fixe le point idéal
pour trouver son eden.
Points de fuite et verticales
construisent en perspective
un monde à portée de main.
Dans les cimes
Urbaines ou arborées,
de verre, de schiste ou de calcaire
les cimes offrent aux marcheurs
l’équilibre recherché et l’esprit dégagé.
Matière
Etirée jusqu’à l’infini
la matière décrit sans détailler
les éléments contrastés.
Elle se teinte parfois
d’improbables reliefs
et touche au hasard
de son grain, le regard.
Lieux
Berges et rivages
pas des lieux de naufrage
juste le temps d’arpenter
à travers la dune ventée
le sentier effilé
au passage des nuages.
Reflets
mis en perspective
ils s’opposent aux plans fragmentés.
Leurs couleurs décrivent,
des espaces oubliés.
A l’autre bout de la baie,
les reflets tracent la rive
et retrouvent les méandres
de l’écume, à la dérive
Roc
Une bande de vagues scélérates
provoque la dune fragilisée.
Le roc campé sur ses pattes
lui intime de s’écraser.
Miroir
Quand le ciel se fait beau,
il veut se contempler,
la baie déjà belle
lui offre son miroir
pour se comparer.